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DELF-DALF : ce que j’ai découvert en échouant à l’examen.

Notre collègue Mélissa est une spécialiste du DELF et du DALF, sujets sur lesquels elle a rédigé son mémoire, elle nous fait part ici de son expérience sur ce sujet spécifique.

De nos jours, les épreuves du DELF et du DALF occupent une place importante dans le monde du français langue étrangère. Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de mon mémoire intitulé « Les réformes des examens DELF-DALF : évolutions, mises en œuvre et perceptions sur le terrain ».

Depuis longtemps, ce sujet m’intéressait, car ayant moi-même été candidate à ces examens, j’avais constaté qu’il ne suffisait pas simplement de « bien parler français » : il fallait aussi connaître l’examen, son fonctionnement, et surtout les attentes des jurys (surtout des grilles). Même avec un bon niveau de langue, si l’on ne sait pas construire un monologue structuré ou respecter certains critères d’évaluation, on risque de ne pas obtenir une bonne note — voire d’échouer à certaines épreuves, en particulier celles de production, qui nécessitent une vraie préparation stratégique.

Ce que j’ai également observé, c’est qu’en tant qu’enseignants, nous ne connaissons pas toujours bien les grilles d’évaluation du DELF-DALF, ce qui rend la préparation de nos apprenants plus floue. Or, une bonne maîtrise de ces grilles peut réellement faire la différence. Cela, je l’ai compris à mes dépens.

Lorsque j’ai passé le DALF C1 en février 2023, j’étais en dernière année de licence de FLE. Autour de moi, tout le monde me disait que je parlais parfaitement, qu’il n’y avait aucune raison que je n’obtienne pas le diplôme.
J’y suis donc allée en toute confiance. Mais ce jour-là, je découvre que de nouvelles grilles d’évaluation viennent d’être mises en place — et je ne maîtrisais même pas les anciennes… pour moi, celles-ci n’avaient aucun pouvoir sur ma note.

Je passe l’examen sans vraiment savoir comment j’allais être évaluée. À la sortie, je suis confiante, je pense avoir bien réussi. Deux mois plus tard, les résultats tombent : 53/100, dont 7/25 en production orale. Un vrai choc. Je n’avais jamais eu ce type de notes auparavant. Je relis plusieurs fois mon relevé, je doute, je cherche à comprendre… J’étais persuadée que cela ne venait pas de mon niveau linguistique. Il devait y avoir autre chose.

Je commence alors à consulter les grilles officielles, les sites spécialisés, les blogs d’enseignants, pour comprendre ce qui m’avait échappé. Et je découvre une chose essentielle : on ne nous évalue pas uniquement sur notre maîtrise linguistique, mais aussi sur notre capacité à argumenter, à structurer notre discours, à faire preuve d’autonomie et de cohérence. Ce jour-là, à l’oral, pour les questions que je ne comprenais pas ou que je ne maîtrisais pas, je répondais simplement : « Je ne sais pas », sans rebondir, sans broder, sans argumenter.

Mais comment le jury aurait-il pu mesurer mon niveau si je ne leur donnais rien à évaluer ? J’ai compris alors qu’à l’examen, même lorsqu’on n’a pas la réponse, il faut savoir parler, improviser, structurer un raisonnement. Et cela, je ne l’avais pas appris.

Déçue par cette expérience, je décide pourtant de ne pas abandonner. Malgré le découragement, je me prépare au DALF C2, même si ce niveau me semble alors inaccessible. J’ai des doutes sur mes compétences rédactionnelles (700 mots me parait énorme) et je redoute l’épreuve de production orale avec jeu de rôle.

Mais cette fois-ci, je me prépare autrement : en étudiant en détail les grilles d’évaluation, en m’exerçant selon les critères réels de notation. Je passe l’examen en juin 2024… et j’obtiens 86/100. Une surprise totale. Je ne m’y attendais pas, car je ne me considérais pas comme « niveau C2 ». J’utilise encore souvent un dictionnaire, je découvre des mots chaque jour, je cherche des exemples pour comprendre les nuances d’usage…

Alors je me suis posé cette question : le DALF C2 évalue-t-il vraiment un niveau “comme un natif” ? Est-ce un examen de langue, ou d’autre chose ? Est-ce que les niveaux du CECRL ne sont pas parfois trop abstraits ? Que signifie vraiment « un mot de niveau avancé », à l’heure où l’on parle de Français sur Objectifs Spécifiques, où l’on se focalise davantage sur les besoins que sur un niveau global ?

C’est en explorant toutes ces questions que l’idée de mon mémoire s’est imposée. Je voulais comprendre les évolutions des examens DELF-DALF, ce que signifiaient concrètement ces réformes, comment elles étaient mises en œuvre sur le terrain, et surtout, comment elles étaient perçues par les enseignants, les candidats et les jurys eux-mêmes.

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L'Atelier du français est un collectif de professeurs de Français Langue Etrangère, qui aime tester et expérimenter plein de choses.